Saint-Symphorien : Histoire


Saint Symphorien (E. ALTMANN)

Superficie : 1 484 ha – alt. 723 m – IGN 3340ET : long. 3215 lat. 897
Commune rattachée à ENTREPIERRES depuis 1973
Tire son étymologie du latin SANCTUS SYMPHORIANUS, ainsi nommé en raison de son patron et martyr : SYMPHORIEN, fils d’une famille chrétienne d’Authun au III° siècle. Il refusa d’adhérer au culte païen de la déesse CYBELLE et fut pour cela inculpé par le juge HERACLIUS du crime de sacrilège et condamné à être décapité.
L’occupation de saint Symphorien remonte au néolithique bien que peu de découvertes l’attestent.
975 L’abbaye de saint Victor possède saint Symphorien
Le village médiéval fut bâti sur le flanc supérieur de la montagne de la Tour au-dessus du village abandonné que l’on connaît aujourd’hui. Un château datant du XI° siècle y était érigé ainsi qu’une église et un cimetière attenant dont on retrouve encore quelques vestiges.
1351 - Création de la communauté de saint Symphorien par les habitants qui veulent ainsi gérer eux-même leurs propres affaires.
1350 – 1360 – Commencement de la désertification de saint Symphorien, à cela il y a plusieurs facteurs :
· La grande peste de 1347 à 1359
· La pauvreté excessive des habitants écrasés par l’impôt
· La traversée incessante des terres par les troupeaux venant de basse Provence, saint Symphorien se situant sur la route des transhumances vers AUTHON et FEISSAL.
1370 (environ) – construction du pont dit de la reine Jeanne
1392 Attaque et saccage de saint Symphorien par les seigneurs pillards (bande de Raymond de Turenne aidé en cela par Rigault de Montomat) le château est détruit et de toute évidence l’église dont on ne garde que le toponyme « l’EGLISE VIEILLE » et s’il restait encore quelques âmes, cela acheva la désertification. (Voir, entre autres, Féraud Page 40)
Saint Symphorien demeure dépeuplé durant plus d’un siècle, la reconquête du terrain s’effectue par la nature et le seigneur de BEAUDUMENT en profite pour mettre la main sur les terres.
1504 – Repeuplement de saint Symphorien par contrat entre le seigneur et des Piémontais (occupation des terres et biens par emphytéose)
Le seigneur s’engage à fonder une église et le village est reconstruit dans le lieu actuel, au pied de la montagne la TOUR. Le château est également reconstruit au XVI° siècle (grande demeure rurale)
C’est d’ailleurs sur les ruines de ce château et avec les pierres de récupération que fut en 1882 construite l’école dont il ne subsiste plus que les murs.
Jusqu’à la révolution française, on relève une certaine stabilité sociale mais une extrême pauvreté, cependant l’épidémie de typhus de 1747 fait un grand ravage dans la population.
1790 – Après la révolution, les termes ayant une connotation religieuse sont prohibés, saint Symphorien prend alors le nom de PONT SUR VANÇON.

1816 – HISTOIRE D’EAU

Les habitants déclarent qu’il devient urgent d’avoir une fontaine au village pour abreuver les troupeaux et fournir l’eau nécessaire aux divers usages, les sources existantes étant situées trop loin et parfois on est obligé de boire de l’eau croupie. Il est décidé de capter et d’amener sur la place du village, à l’aide de tuyaux en terre, la source située à « l’UBAC DE L’AUCHE » appelée la « FONT PLUS PRES ». Le conseil municipal, par sa délibération du 15 juillet 1816 adopte le projet tout en s’étonnant que les habitants aient négligé jusqu’alors cet avantage d’absolue nécessité. Il faudra cependant attendre encore plus de 10 ans avant que le projet aboutisse enfin.

1842 – Catastrophes climatiques sur saint Symphorien

Hiver très rigoureux, neige dès les premiers jours de janvier, froid intense et cela durant 2 mois, vent du nord, chemins impraticables, le village et ses hameaux sont coupés du monde extérieur malgré les interventions infructueuses des habitants pour dégager les chemins.
Le 9 juin, un violent orage de grêle ravage tout, même les tuiles des maisons, tue des brebis, du gibier est trouvé mort dans les vallons.
On ne trouve plus rien pour l’alimentation des habitants et du bétail, les terres fertiles ayant été emportées par le Vançon et les divers ravins.
Une demande d’aide est adressée aux autorités (délibérations communales de 1842)

Seigneurie de saint Symphorien

Principaux seigneurs : 
XI° : abbaye de saint Victor
Fin XIII° début XIV° : comtes de Provence
XIV° : Rodulph
XV° – XVI° : d’Oraison
XVII° - XVIII°

SAINT SYMPHORIEN fut érigé en baronnie à compter de 1697 puis en marquisat.

La déforestation de saint Symphorien

Pendant longtemps la principale ressource des habitant fut la vente du charbon de bois qu’ils fabriquaient avec les bois des pins et des chênes, les fours à chaux en consommaient aussi beaucoup et il fallait également se chauffer. La déforestation a un effet déplorable sur la topographie, la terre non retenue glisse, les vallons se creusent, les pâturages se ravinent, le tout causant un énorme préjudice : on en vient à être dans l’obligation de traverser de véritables gorges pour se rendre d’un côteau cultivable à l’autre.
Le torrent VANÇON ravage une partie du terroir par ses débordements, il n’a guerre d’utilité pour l’arrosage sauf à faire tourner le moulin par la rapidité de son débit.
Vers le milieu de XIX° siècle, la déforestation est totale, le paysage devient lunaire et la divagation des chèvres empêche les pousses de se développer car elles les dévorent, mais la pauvreté des habitants est telle que l’on ne peut pas se passer des chèvres et de leur lait.
Vers la fin du XIX° siècle, l’administration des forêts achète un grand nombre de terres qu’elle reboise pour enrayer l’érosion galopante. Ce reboisement est effectué vers 1882 avec des pins noirs d’Autriche dont la durée de vie est d’environ 120 ans!!!