Entrepierres : Histoire


ENTREPIERRES (E. ALTMANN)

Alpes de haute provence – canton de SISTERON – alt ; 608 m
(carte ign 3340 et : village = long. 3217 / lat. 892 - MEZIEN : ign 3339 et)
Du latin INTER PETRAS ou INTER PETRIS, tire son étymologie d’une situation enserrée entre 2 roches, sciées par le rieu de Jabron ( prov. rieu d'aigo bruno) c’est à dire le ruisseau d'eau brune.
La communauté d’ENTREPIERRES englobe les territoires de MEZIEN et de NAUX situés sur le versant septentrional de la montagne dite de l’ADRECH. (en savoir plus)
Le village actuel d’ENTREPIERRES est bâti en contre-bas du village médiéval qui était situé sur les terres de saint Marc, autour de l’ancienne église dédiée à ce même saint, village dont il ne subsiste aujourd’hui que quelques ruines de l’église enfouies sous les broussailles. L’église de caractère roman que nous découvrons au cœur d’ENTREPIERRES est également dédiée à Saint Marc et a été édifiée vers la fin du XVII°, début XVIII° siècle, pour suppléer à l’ancienne dont l’état de délabrement ne permettait plus l’exercice du culte.
De toute évidence et malgré la pauvreté des indices disponibles, ENTREPIERRES fut occupé dès le néolithique dans les cavités des reliefs. La grotte appelée LE TROU DE L’ARGENT située au sommet de la montagne dite de la BAUME a bien fourni des ossements et des outils intéressants, malheureusement disparus.
Le lieu-dit la "COULETTE" a livré un abri sous roche découvert en 1963, confirmant l’occupation néolithique (atlas préhistorique du Midi méditerranéen)
Viennent les Ligures, représentant un état social regroupant des éléments ethniques d’origines diverses. C’est avec eux que naissent les oppida, souvent érigés au sommet d’éperons rocheux offrant un socle et protégés des agressions par la roche et des murs en pierres. Sur le territoire d’Entrepierres, le roc de Gache en limite des territoires de MEZIEN et VALERNES a pu abriter un oppidum mais vraisemblablement à cause de l’érosion, aucune trace n’en subsiste.
Entre 900 et 750 av. J.C., à la fin de l’âge de bronze, apparaissent les gaulois, mais Entrepierres a-t-il vraiment été sous leur influence, les avis sont partagés ?
Puis arrivent en Provence les invasions romaines. Dès 68 av. J.C. le territoire de la Provence est réuni à la Gaulle Romaine, divisant les provinces en civitas, elles même divisées en pagy, le pagus d’Entrepierres dépendait de la civitas gallo-romaine de Gap. (MANTEYER écrit : les pagy ne sont rien d’autre que ces pays dont la tradition et la vie locale ont conservé le souvenir et qui sont demeurés dans leur réalité vivante, indépendant de toutes les divisions administratives modernes. Ils sont toujours clos de frontières naturelles franches)
Par la suite, les diocèses seront calqués sur les civitas et Entrepierres dépendra donc de l’évêché de Gap et non pas de Sisteron.
En 537, après la victoire sur les Burgondes, la Provence est annexée au royaume Franc de Bourgogne et les comtes de Provence, représentants du Roi Franc.
Vers 1030, l’abbaye de Saint Victor récupère les domaines ravagés par les Sarrasins et possède des terres sur le territoire d’Entrepierres (la Prévôté, saint-Jean). bibliographie

L’état féodal

Le moyen-âge voit la création de la communauté d’Entrepierres par les habitants désirant gérer eux-même leurs affaires (1040) et Mezien (1061)
En 1237, le comte de Provence réunit les nobles de la région et crée le baillage, la communauté d’Entrepierres dépend de la baillie de Sisteron et du diocèse de Gap.
En 1309, l’hommage prêté par les nobles de la circonscription au roi Robert fait état du fait qu’Entrepierres est alors partagé entre 4 co-seigneurs.
En 1332, une sorte de cadastre désignant les biens seigneuriaux (A.D. des B.du R. 1058) nous apprend l’existence d’un château féodal, semble-t-il situé à l’Est des roches de Saint Michel, présence de ce château confirmée par le "dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en FRANCE" par Charles Laurent SALCH.
Ce château appartenait à NOBLE DAME YSOARDA, laquelle eut 5 fils dont 3 furent co-seigneurs d’Entrepierres :
ALAMANDUS – OLIVARIUS et BERTRANDUS de PODIO
A partir de 1390, le seigneur brigand, Raymond de Turennes, neveu de Raymond de Beaufort, seigneur de Valernes, dévaste la région mais la désertification d’Entrepierres débutée entre 1350 et 1360 est totale, désertification consécutive à la grande peste de 1347 à 1359 et à la dévastation des cultures par les troupeaux venant de basse Provence, Entrepierres se situant sur la route des grands pâturages. Cette désertification durera plus d'un siècle.
A partie de 1471, le repeuplement progressif commence par quelques occupations spontanées mais aussi par emphytéose : les seigneurs dont les terres ne sont plus que de vastes bois drus et broussailles, pour attirer les « colons », n’hésitent pas à aliéner une partie de leurs biens (fin XV° et XVI° s..). Certains seigneurs se sont même dessaisis d’une partie de leurs droits, de leurs moulins voire même de la quasi-totalité de leurs biens.
La construction de cabanes, puis de hameaux, le défrichement, la valorisation des terres donnent ainsi à Entrepierres son plein essor dans le courant des XVI° et XVII° siècles. (en savoir plus)

Les seigneurs d’Entrepierres

Antérieurement au XV° siècle, le fief est morcelé entre plusieurs co-seigneurs dont les pouvoirs féodaux sont contenus par les comtes de Provence.
En 1468, Jean MATHERON, acquéreur de Francisque ARCUSSIA (lui-même l’ayant reçu de la comtesse de Provence en 1394) devient le seigneur d’Entrepierres, sa lignée conservera la seigneurie jusqu’en 1740 où elle est acquise par François ROUX dont la famille en sera dépossèdée à la révolution Française. (en savoir plus)
Dès le IV° siècle, le christianisme remonte la vallée de la Durance mais c’est vers le VI° siècle que les paroisses commencent à être implantées. La paroisse d’Entrepierres, ses églises, ses chapelles…. (en savoir plus)