Saint-Symphorien: destruction du château (1392) - J. Féraud

Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes

Jean-Joseph-Maxime FERAUD (abbé), 1861
Page 40 (extrait)
Mention de la destruction du château de Saint-Symphorien (en 1392)


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Une révolte avait surgi dans l'intérieur du pays : Raymond de Turenne en était le chef. Celui-ci, à la tête d'un ramas de gens sans aveu et pillards, réclamait à la maison d'Anjou les terres données à son père Guillaume Roger, comte de Beaufort, mais qui lui avaient été confisquées en punition de ses précédentes révoltes. A son exemple, quelques seigneurs des environs de Sisteron se soulevèrent à leur tour, et saccagèrent plusieurs villages sans défense. Tristan de Beaufort tenta sans succès l'escalade des châteaux de Valbelle et de Saint-Vincent, mais il mit Thèze et Claret à feu et à sang. Raymond vint lui-même saccager les environs de Riez; puis il marcha sur Castellane. Désespérant d'emporter cette dernière ville, il se vengea en détruisant le pont sur le Verdon, et le village de Boades dans le territoire de Senez. Il ravagea ensuite Beauvezer, incendia Colmars, et assiégea le château de Vauclause dans le territoire d'Allons. Il se dirigea après vers les bailliages de Forcalquier et de Sisteron, où tout fut bientôt confusion. La trahison et l'assassinat avaient ouvert les portes du château du Caire à Tristan de Beaufort : il fallut l'y assiéger, et l'en déloger moyennant rançon et promesse d'impunité. Banon était au pouvoir de Raymond de Turenne. De nouvelles bandes conduites par Camisard, pénétraient dans le département du coté de Sisteron : de sorte que l'on vit en même temps la ville d'Apt demander des secours à Sisteron pour délivrer Banon, et Sisteron implorer l'assistance de Riez et de Valensole pour sa propre défense. La ville des Mées fut assaillie à son tour; Sigonce et Montfuron enlevés; le château de Saint-Symphorien détruit; en un mot la terreur régnait partout dans notre malheureux pays.
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NB: le texte est reproduit ici tel quel.